Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780 – 1867)

Jean-Auguste Ingres naquit en 1780 à Montauban. Son père, peintre paysagiste et sculpteur, était membre de l'Académie de Toulouse. Tout jeune, Ingres manifesta un extraordinaire talent de dessinateur allié à une telle maturité que son père l'envoya, âgé seulement de douze ans, à l'Académie des Beaux-Arts de Toulouse. A l'âge de dix-sept ans, il se rendit à Paris où il étudia de longues années auprès de Jacques-Louis David. En 1801, il obtint le prix de Rome. Jusqu'en 1 806, année où il se rendit en Italie où il devait demeurer dix- huit ans, il peignit surtout des portraits. A Rome également il composa des portraits et des tableaux de famille qu'il envoya en France. Après la chute de Napoléon, Ingres gagna son pain en dessinant au crayon des portraits de touristes venus visiter Rome. En 1820, il quitta Rome pour Florence où il demeura quatre ans. Il peignit des portraits et aussi des compositions mythologiques et historiques. En 1825, Ingres revint à Paris, où il ouvrit un atelier qui devint florissant et une école d'art. Il enseigna en même temps à l'école des Beaux-Arts, dont il devint le directeur en 1829. En 1834, une de ses peintures fut mal accueillie par la critique. Ingres revint à Rome, cette fois en tant que directeur de l'école française, qu'il dirigea jusqu'en 1841.

Cette même année il regagna Paris, obtint avec sa Stratonice, un succès triomphal et fut enfin reconnu sans restriction comme le chef de l'école classique. A la demande du duc de Luygnes, Ingres accepta de peindre pour son château de Dampierre, deux grandes compositions décoratives, l'Age d'Or et l'Age d'Airain, mais il abandonna le projet en 1848. Jusqu'à sa mort, il fut comblé d'honneurs et de prix.

Jean-Auguste-Dominique Ingres se reconnaissait lui-même comme un classique. La forme était essentielle à ses yeux. « Toute la peinture, disait-il, est dans le dessin, fort et fin à la fois… dans un dessin ferme, fier, caractérisé, même s'il s'agit d'un tableau qui doit impressionner par la grâce. La grâce seule ne suffit pas, le dessin châtié non plus. Il faut davantage : il faut que le dessin amplifie, il faut qu'il enveloppe ».

C'est l'admiration qu'il avait pour Raphaël qui est à l'origine de son classicisme. Dans ses propres créations il interprétait et élargissait les idées du Maître de la Renaissance : le trait devenait arabesque. Pénétré de l' « art pour l'art », Ingres développait cependant un concept curieusement romantique pour un classique, un mélange d'autant plus inexplicable que Ingres haïssait le romantique Delacroix. Sa virtuosité technique apparut surtout dans ses peintures aux thèmes exotiques, mythologiques et historiques.

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