Piero della Francesca
Huile sur bois peinte vers 1473 – 1475
Dimensions : environ 50 x 73 cm
Visible au Musée des Offices
Piero della Francesca fut appelé par le duc d'Urbin, Frédéric de Montefeltro. La ville d'Urbin était une petite Athènes, une seconde Florence. Le duc lui-même, ami passionné des arts, attirait à sa cour des poètes, des peintres, des architectes, appelés de tous les points de l'Europe. Piero della Francesca y fut accueilli avec faveur et s'y rencontra avec Giovanni Santi, le père de Raphaël. Parmi les nombreux travaux exécutés pour le duc d'Urbin, il faut citer le diptyque reproduit ici et dans lequel sont peints, en regard l'un de l'autre, Frédéric, duc d'Urbin, et Battista Sforza, sa femme, que l'artiste a présentés de profil pour montrer seulement par son beau côté la physionomie de Frédéric, qui avait perdu un ceil dans un tournoi. Ces deux portraits sont dignes de Léonard par la pureté et la finesse exquise du dessin, par le tendre et le fondu des couleurs. Sur le revers de ces portraits sont représentées séparément les apothéoses de Frédéric et de Battista, peintures aussi remarquables que les effigies elles-mêmes. En somme Piero della Francesca n'est, si l'on veut, qu'un précurseur, un ancêtre, mais c'est un ancêtre illustre, un grand précurseur.
Le profil de Frédéric de Montefeltro, duc d'Urbino, se détache sur le ciel et sur un fond de paysage vu à vol d'oiseau. Le duc était la personnalité la plus marquante de l'Italie centrale et le type même du «courtisan» tel que Castiglione l'a dépeint dans «Il cortegiano ». Comme dans ses autres oeuvres, Piero della Francesca réussit là une synthèse harmonieuse qui associe éclairage, couleurs, formes et espace.