De son vrai nom Alessandro di Mariano Filipepi, Sandro Botticelli naquit à Florence aux alentours de 1444. Son père, tanneur, autorisa son fils à apprendre le métier d'orfèvre auprès de son frère aîné surnommé « Botticello» (tonnelet). Ce surnom passa ultérieurement à Sandro. En 1460, Botticello entra dans l'atelier de Fra Filippo Lippi où il resta cinq ans. Il aida son maître à brosser les fresques de la cathédrale de Prato, près de Florence. En 1469, Botticelli travailla avec Antonio et Piero Pollaiuolo qui influencèrent sa manière de même que Verrocchio et Léonard de Vinci. Les frères Pollaiuolo lui enseignèrent la manière de rendre avec précision gestes et attitudes. Nommé gouverneur en 1469, Laurent de Médicis attira à Florence des peintres et des sculpteurs originaires de toutes les régions d'Italie. Florence devint ainsi le foyer de l'art et de l'esprit de la Renaissance. Bénéficiant du patronage de Laurent, Sandro Botticelli fit le portrait de sa mère et de plusieurs membres de la famille des Médicis. Très vite, sa réputation de portraitiste s'affirma. En 1470, il ouvrit lui-même un atelier et peignit pour la Confrérie des marchands florentins l'allégorie de la Force, l'une des sept Vertus. Filippino Lippi, fils de Filippo, entra, en 1474, dans l'atelier de Botticelli. Ensemble, les deux artistes peignirent un Saint-Sébastien destiné à une église de Florence. De 1480 datent les fresques qu'il exécuta pour la chapelle Sixtine. Pour le grand duc Pierfrancesco, il illustra la Divine Comédie. Le grand duc lui avait, par ailleurs, commandé la Naissance de Vénus. La mort de Laurent, en 1492, qui précéda de deux ans la chute des Médicis, provoqua chez Botticelli un revirement total. Sous l'influence du réformateur Savonarole qui dénonçait l'épicurisme des Médicis, la mélancolie et le caractère imaginatif de Botticelli se muèrent en mysticisme et en piétisme. Après la mort de Savonarole sur le bûcher (1498), Botticelli retrouva sérénité et équilibre. Jusqu'à son décès, survenu en 1510, son activité picturale fut plutôt restreinte. Florence, au XV siècle, fournissait à Botticelli une émulation, des appuis, des protections et les stimulants intellectuels que dispensaient la cour et l'entourage des Médicis. Epris de civilisation et de culture grecques, Laurent et Julien, fervents de la philosophie néo-platonicienne, firent partager leurs goûts à Botticelli. Le peintre leur donna un surcroît de prestige en leur conférant des formes brillantes et raffinées.